LES ORCHIDÉES D'EUROPE

Rapport d'excursion
 

 

Rapport d'un voyage

à la recherche d'Orchidées

en Sicile

en avril 1999

rédigé par le Dr. H. Zelesny.

 

Partie III

 

Traduction : Jacques Favre et Patrick Veya, mars-avril 2001

 

Lundi 12 avril.

Le temps est encore brumeux, mais cela va s'améliorer. Nous sommes au milieu des nuages ; la vue est presque nulle. Le but de ce jour est d'atteindre la région de Niscemi, qui est semble-t-il très riche en diverses espèces d'Orchidées. Dans les pâtures, à droite de la route, de magnifiques exemplaires d'Orchis papilionacea et d'Orchis longicornu nous sourient comme pour nous dire : montez et venez nous admirer. Et ce sont en effet des exemplaires particulièrement beaux. Ils sont des centaines serrés les uns contre les autres. Et de plus ils ne sont pas encore fanés !

 

Nous nous sommes tout particulièrement réjouis de pouvoir déterminer aisément les nouveaux hybrides de ce voyage. Que Dieu soit loué ! Nous pensions déjà que la Sicile était exempte d'hybrides cette année. Ils ne sont pas rares les hybrides entre représentants du groupe d'Orchis morio et d'Orchis papilionacea. Pourtant, chose surprenante jusqu'à présent, nous n'avions pas vu le moindre hybride parmi les centaines d'Orchis longicornu et Orchis papilionacea que nous avons observés.

 

Pour la première fois, nous pouvons nous laisser impressionner par la variété grandiflora de l'Orchis papilionacea que nous avons devant nous. Les exemplaires que nous avons vus jusqu'ici étaient nettement plus petits. Il n'en reste pas moins que ces variétés sont difficiles à déterminer sur la base des dimensions du labelle.

Wir fahren weiter in die Gegend südlich Niscemi. Aber einerseits sind unsere Angaben vage, andererseits ist das Gelände mittlerweile stellenweise stark zugewachsen. Wir beschliessen, weiterzufahren und auf eigene Faust nach geeigneten Standorten zu suchen. Da Mittagszeit ist, halten wir und genehmigen uns erst mal ein Mittagessen.

Orchis  papilionacea grandiflora

Orchis papilionacea grandiflora, une des espèces d'orchidées les plus répandues de Sicile.

Ophrys oxyrrhynchos

Un des endémiques de Sicile : l'unique Ophrys oxyrrhynchos

Nous poursuivons notre route en direction du Sud de Niscemi. Nos renseignements sont plutôt vagues ; nous continuons donc notre route et tentons de " flairer " un peu à distance les bons biotopes à Orchidées. Soudain, à quelques mètres en contrebas de la route, nous découvrons un groupe de plusieurs centaines de superbes et véritables Ophrys oxyrrhynchos dont le labelle est très variable en dessin et en couleur. Certains ont une bordure jaune qui couvre les ¾ du labelle. D'autres ont des pétales petits et verts, pourtant il ne s'agit probablement pas de la ssp. celiensis. Ce serait à étudier. La plupart ont cependant un périanthe vert, parfois avec des sépales et pétales blancs ou roses. Nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'hybrides. L'espèce est manifestement variable. La végétation est de toute évidence beaucoup plus avancée ici que dans les stations que nous avons prospectées dans les Monts Iblei près de Buccheri. Ainsi, il y a d'innombrables Serapias vomeracea et Serapias bergonii en pleine floraison.

Serapias orientalis var. siciliensis

Serapias orientalis ssp. siciliensis a été décrit pour la première fois en 1993. C'est un endémique de Sicile.

La différence entre ces 2 Serapias, selon DELFORGE(1994), est à rechercher dans la largeur de la lèvre ; mais nous avons remarqué beaucoup de largeurs différentes dans nos observations d'une plante à l'autre. Selon KÜNKELE et LORENZ, il s'agirait plutôt de S. vomeracea ssp. longipetala, et pour l'autre de S. orientalis ssp. siciliensis décrit pour le première fois en 1993 et qui a été localisé jusqu'ici dans 8 quadrants situés dans le Sud de la région de Niscemi.

Notre enthousiasme augmente encore quand nous prospectons le champ à gauche de la route. Le coin paraît trop "vert", mais pourtant le terrain est riche en orchidées. Nous sommes proche d'une petite maison, lorsque Robert trouve deux merveilleux hybrides entre Ophrys lunulata et Ophrys panormitana. Nous l'avons attendu longtemps. Et parce qu'aujourd'hui les Orchidées sont avec nous, nous trouvons encore un hybride entre Ophrys oxyrrhynchos et Ophrys incubacea. Nous fouillons le coin pendant plus de deux heures et photographions toutes les orchidées qui nous paraissent intéressantes. A la maison, au moment de trier nos photos, il apparaît clairement que nous avons découvert encore d'autres hybrides entre Ophrys lunulata et Ophrys incubacea / panormitana. C'est la " colline aux hybrides ", car nous n'en trouverons jamais autant que dans cette station-ci.

 

Pour la première fois nous trouvons des plantes qu'on pourrait classer comme Ophrys garganica : pétales larges, ondulés et si typiques, labelle voûté. C'est ainsi que nous l'avions connu au Monte Gargano. Dans un cas, il pourrait même s'agir d'un hybride entre Ophrys garganica et Ophrys incubacea. Enfin, nous trouvons un exemplaire d'un autre endémique, le Serapias orientalis ssp. sicula décrit pour la première fois en 1939 et notre premier Aceras en Sicile. Avec 20 espèces différentes et 5 hybrides différents, la recherche d'orchidées est un vrai plaisir !

 

Au prochain arrêt, nous découvrons des centaines d'Orchis italica dont 2 individus albinos d'un blanc immaculé. La station semble aussi être connue des autres amoureux d'orchidées, car nous faisons la rencontre d'un habitant de Heidelberg qui est déjà venu dans le coin à plusieurs reprises et cherche encore quelques spécialités. Ici, il espère découvrir une variante endémique et particulière de l'Ophrys bourdon qui a été décrite il y a quelques années par des collaborateurs de l'Université de Catania en Sicile. Ophrys mirabilis, un autre endémique que nous voulions rechercher plus tard, ne devrait pas être en fleur. Notre collègue estime que la végétation est retardée d'environ 2 semaines et il prévoit également que nous ne trouverons pas l'Ophrys lacaitae qui fleurit bien plus tard. A propos, un autre albinos d'Orchis italica pousse ici parmi les lupins.

 

Le printemps en Sicile ressemble souvent à un océan de fleurs…

Le printemps en Sicile ressemble souvent à un océan de fleurs…

Après un détour parmi d'autres stations à Orchis italica, nous rentrons finalement à l'hôtel à 9 heures du soir avec 165 km au compteur.

 

suite en partie IV

 

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